ET
VOGUE LA GALÈRE !
Et
vogue la galère t
La
galère c'est la Terre et c'est l'Homme qui rame.
Mais où va la
galère? Où va l'Humanité?
Je
vois où nous en sommes mais mal où nous allons !
Je
me sens transmetteur de ce que j'ai reçu, lien fragile du vivant
entre ceux du passé et ceux de l'avenir.
Je
me sens un maillon dans la chaîne de vie, maillon après maillon
cette vie se construit, depuis le minéral jusqu'au monde animé,
depuis
l'inexistant jusqu'au spirituel, esprit humanisant
aujourd'hui recherché par
quelques philosophes ou par quelques
artistes.
Besoin
vague et humain de comprendre la vie, de croire en quelque
chose
qui reste indéfini, tant d'hommes ont essayé, convaincu, je ne
suis.
Je
me sens tout petit, homme parmi les hommes, et je me sens perdu
dans
cette immensité au milieu des étoiles parsemant l'Univers. Mais les
étoiles sont belles et créent la rêverie, conduisent vers la
douceur et vers
la poésie, compagnes de mes nuits peuplant ma
solitude et faisant oublier
combien la vie est rude. A
l'idée
de vous voir et de vous contempler, mon
esprit se rassure et se
trouve calmé, au plus profond de l'antre de la nuit :
alors je
me libère et je peux désormais, libre et rasséréné, demander à
mes
muses de m'aider à
créer.
Créer
est un bonheur qu'il faut s'autoriser, car c'est un bon moyen pour
être
avant d'avoir été, c'est une belle occasion d'assurer la
liaison entre ceux qui
viendront et ceux qui sont passés. C'est
une lueur d'espoir illuminant la
vie, faisant sortir du noir et
redonnant l'envie, l'envie de s'élever, usant du
matériel vers
la voie recherchée, tendre et lointaine lumière d'esprit
d'Humanité.
LA
GALÈRE
Mais
que diantre ! Suis-je venu faire dans cette galère ?
Je
me sens comme un fil de vie, étiré entre mon passé trop sûr et
l'avenir
incertain, mais que sera demain, que d'aventures à
vivre
...
Descendant
de bactérie, de poisson, d'ichtyosaure, cousin de chimpanzé, fils
de cromagnon, homosapiens sapiens, roseau pensant et repensant,
effilant mes
pensées qui souvent se défilent, être bien
solitaire parmi tous ces humains qui
s'en vont vers demain sans
savoir où ils vont mais y
allant
quand même car le
temps d'où l'on vient, jamais on ne l'arrête
...
Je
rêve d'un monde doux,
de
calme et de langueur, mais me sens décalé dans
ce monde débile
où chacun n'a de cesse d'aller plus vite mais où ?
Où
va l'Humanité ? Que signifie la vie ? Et pourquoi s'affoler quand on
est
hors circuit ? Et la planète tourne et s'en va dans
l'espace, et moi je reste ici, et
bien seul à ma place.
Surprise
des matins où la vie redémarre et où comme un pantin je m'étire
et je pars. Je pars vers mon destin qui m'attend quelquepart, je
pars à
la
dérive,
je vais, je viens, je ne me sens pas très bien mais je
vais, c'est la vie, la vie qu'on
m'a donné et voilà qu'elle
s'écoule et la planète tourne.
Douceur
de la journée que le soleil éclaire, éclairant mes pensées bien
souvent trop amères.
Bonheur
de la nuit qui chasse un peu l'ennui et ouvre grandes les portes de
douces rêveries, recherche du bonheur, de calme et de douceur,
espoir de
tendresse, espérance d'amour. Et seul en ma tanière,
j'espère. Oui, j'espère en
créant des œuvres de matières en
certain ordre assemblées, paraissant
éphémères mais visant à
l'esprit,
l'esprit d'humanité qui va vers l'avenir et vers
l'éternité.
Demain
il fera jour, nouvel espoir d'amour et de fatalité qu'il faudra
affronter. Et s'entourne la Terre, et s'efface le temps, fracas
du temps qui passe
et la vie va devant.
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